samedi 4 août 2012

Il y a 5 ans..

Il y a tout juste 5 ans, je commençais à sentir poindre quelques contractions fortement douloureuses...

Je venais de passer trois lonnnnngs mois complètement alitée, car Utéra, déesse du col clos, n'était pas avec moi... Elle m'en a joué un bon de tour, cette déesse capricieuse, car à 5 mois et demi de grossesse tout juste, mon col était effacé et la poche des eaux était engagée,bref,  bébé était prêt à sortir... il ne pesait que 600 grammes...
J'étais arrivée aux urgences à 4 h00 du matin, en posant mon diagnostic : " Bonjour docteur, j'ai très très mal aux reins, je pense à une pyélonephrite" avais-je affirmé, complètement sûre de moi... Et quand après un monitoring et tout le toutim il m'avait annoncé que j'allais accoucher, je lui avais répondu, les yeux remplis de larmes "C'est beaucoup trop tôt, alors NON".. Bref, s'en est suivi un véritable marathon horizontal, chaque jour, chaque semaine passée à retenir mon bébé d'amour dans mon ventre était une petite victoire : je restais allongée toute la journée, je mangeais allongée, je buvais allongée, et bien sûr, je priais tous les Saints pour que Utéra choisisse de m'aider un peu, et ce fut le cas...
Finalement, mon bébé et moi avons  gagné la guerre, pour mon plus grand bonheur...

Le 4 aout 2007, à 8h00 c'est donc la fleur au fusil que je me rendis à la maternité, pile à terme. Alors certes, je douillais grave, mais quel bonheur car j'allais enfin découvrir la bouille de mon Fils, mon petit Maël.

Arrivée à la maternité :
-" Bonjour, lançais-je, les traits légèrement crispés par la douleur ( et légèrement est un euphémisme hein !)... J'ai des contractions toutes les trois minutes depuis environ deux heures, je pense que je vais accoucher..."
- Bien nous allons procéder à un examen  "rapide"pour voir si le travail à commencer, si non nous vous enverrons marcher un peu dans le parc...
Ô mon dieu, j'espère que ça a commencé parce que j'ai déjà eu du mal à me trainer jusqu'à la bagnole, alors si en plus il faut que j'aille sautiller dans le parc, ça va être chaud...
Après le sus-nommé examen, la femme-sage constata que, oui, le travail avait débuté (hihaa, pas besoin d'aller faire un 'tit footing du coup), et m'installa en salle de "pré-naissance"... juste 5 minutes me dit-elle pour faire un petit monitoring, la dilatation est déjà à 4cm, donc je reviens tout de suite......
...45 minutes plus tard, elle entra dans la pièce, s'excusant de m'y avoir oubliée.... Je rampai donc, aussi dignement que possible, jusqu'à la salle d'accouchement et elle m'annonça qu'elle envoyait mon bilan sanguin en urgence au labo. Je savais que sans résultat, pas de péridurale, et la douleur commençait à devenir limite insupportable...
-Euh, dans combien de temps les résultats s'il vous plait ( soit polie, soit, polie, c'est elle qui va bipper l'anesthésiste à la piqure salvatrice), parce que j'ai mal quand même.... s'il vous plait...madame, merci... vous faites un métier formidable...( oui, aujourd'hui j'ai même envie de vous dire que vous êtes belle, que votre parfum est envoutant, et que votre peau est si lisse.... bref je ferais tout ce qu'il faut pour que tu ailles chercher mes ...tain de résultats au plus vite, j'ai maaaaaaal...)
- Oh d'ici une petite heure environ
"Ok ma poulette serre les dents, t'es forte "m'auto-encourageais-je, "tu vas donner naissance à la crème de l'humanité, tu peux le faire, je sais que tu peux..."
2 heures plus tard, elle revint souriante en m'annonçant, un peu gênée, que oups, l'anesthésiste ne répondait ni sur son bip, ni sur son portable mais qu'elle s'employait à faire tout ce qu'il fallait pour le trouver... (ambiance sonore : dans la salle d'à côté, un maman hurlait de douleur car visiblement, l'anesthésiste n'avait pas répondu présent à temps pour son accouchement ...)
- Ce n'est pas grave, répondis-je avec tout l'aplomb dont je pouvais faire preuve, essayant vainement de paraitre lucide, appelez un interne... ou même un externe, après tout, il faut bien qu'ils apprennent hein ? mais là il me faut quelque chose.... C'est possible de mourir de douleur ?
Ce n'est que trois longues heures plus tard que Zorro-l'anesthésiste arriva dans le service... La femme-sage, se précipita dans ma chambrette :
- bon il est là... je vous préviens il n'est pas super sympa mais il pique très bien ( phrase que j'ai entendu de nouveau  entendue 4 années et demi plus tard lors de mon deuxième accouchement:-))... Alors si une contraction arrive pendant qu'il pique, il ne faut pas bouger, il ne s'arrêtera pas et si ça ne marche pas, il ne voudra plus vous piquer...
-... ok ok pas de problème, je serais une vraie statue,  et de de toute façon, je ne comptais pas vraiment m'en faire un copain
L'homme à la piqure magique entra sans nous regarder, ni moi, ni ma gentille femme-sage...
- Dilatée à combien ? lança t-il froidement
- A 10 dit-elle, on a essayé de vous joindre avant mais...
- Oui bah on est samedi,( note pour plus tard : ne plus accoucher un week-end) et je suis tout seul hein...(ma piqure, ma piqure implorais-je intérieurement....pitié), et puis de toute façon, à 10, je ne lui fais pas, elle va nous le faire à l'ancienne (  mutain de perde, il va pas me la faire... Sal.... allez femme sage bats-toi , fais-le pour moi, promis je t'offrirai des perles de pluies venues de pays où il ne pleut pas  une boîte de Quality street XXL...vas y bouffe le...)
- Euh, en fait, c'est son premier, je pense que ce serait bien si... ( merci merci femme-sage, toi tu iras directe au paradis...)
- Bon OK, c'est débile mais bon... je lui fais
Il sortit donc son immense pieu afin de me le planter dans le dos... même pas peur, parce que super mal... et là.... BONHEUR.... Je  FLOTTE me dis-je... si j'avais pu me lever, sans doute aurais-je embrasser les pieds de Caroline ( ma femme-sage)....
La suite :  et bien, la joie, la liesse, le bonheur, le soulagement...
Mon petit Maël qui finalement se trouvait très bien à l'intérieur mit encore 5 longues heures à sortir de sa tanière ( mais rassure toi lecteur, ils 'none pas été obligé d'enfumer la cavité pour l'obliger à sortir), ils durent même utiliser ces deux grosses pinces qui avaient l'air d'être des couverts à salade géants, pour l'aider ( c'est à ce moment que j'ai re-re-bénit Caroline  d'avoir insister pour que j'aie la péridurale et demandé au bon Dieu de lui garder une petite place au paradis...)

Mon petit Maël est arrivé en pleine forme, magnifique, tout rose, avec plein de cheveux, je n'en revenais pas d'avoir réussi à faire un  petit être aussi merveilleux, aussi beau... quel joie ! J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps...


Depuis 5 années, il me remplit de bonheur et de fierté. Chaque jour, il me fait rire par ces mots, sa répartie, sa vivacité... ses petites bêtises d'enfants. Ses joies sont les miennes, et depuis le 4 août 2007, il remplit chaque seconde de mon existence...
Il m'a offert pour la première fois le plus beau rôle de ma vie : celui de maman et chaque jour, c'est ensemble que nous apprenons : moi à être une maman, et lui à grandir, à s'épanouir...

Bon anniversaire mon Amour,  je t'aime...




2 commentaires:

  1. J'ai lu " il y a 5 ans " il y a presque 3 semaines mais je n'avais pas pû laisser de commentaires..... Je le relis régulièrement : c'est trop beau , trop mignon, trop attendrissant, trop bien écrit, trop émouvant, enfin trop trop trop .....tout . Merci . Manou

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