l'amie des bêtes

Hier après-midi s'annonçait comme un doux moment de paix, de sérénité, de glandage intensif ... Un instant de calme et de farniente sous un soleil rayonnant ( et tant attendu)... Une chaleur appréciable, une brise légère... 

Le cottage sentait bon le carolin, le salon semblait à peu près rangé ( traduction : on pouvait fouler le sol tranquillement sans risquer la perte d'un orteil en marchant sur un droïde ou un pet-shop...), la panière de linge sale était presque vide ( oui presque... ne dit-on pas que le mieux est l'ennemi du bien hein ? et bien j'adhère totalement à ce célèbre adage... faut pas pousser non plus.). Chaque nain en âge scolaire se trouvait dans sa classe... Bref, 2 longues heures de glande s'annonçaient... enfin, si bébé-fille-qu-elle-est-merveilleuse acceptait de faire la sieste... et sieste il y eu...

Hihaaaaa me dis-je, à moi le soleil... 

Il ne fallait pas mollir, j'avais devant moi une longue heure et demi pour parfaire mon bronzage afin de de pouvoir, le soir  venu, crâner devant Homme en lui montrant mes marques de maillot de bain.

Je fonçai donc dans la chambre afin d'enfiler le sus-nommé maillot (et jetai au passage un regard plein de dédain à la panière de linge à repasser...pleine..).
 Première mini-loose, impossible de mettre la main sur mon petit bikini qui hibernait depuis environ deux années ( rappelons que l'an passé, maman, telle la tomate, était farcie au bébé-merveilleux et ressemblait donc davantage à un baleineau qu'à une sirène, et de ce fait le port du bikini était complètement hors de propos, bref...).
Pas grave me dis-je, en voyant les minutes défiler, je le chercherai plus tard, allez hop, en culotte, et au "boulot" :  orientation du transat dans l'axe de l'astre solaire, préparation du coca zéro pour palier à une éventuelle déshydratation, dégainage des lunettes de soleil, iphone sur la gauche, Biba sur la droite ( et baby-phone sur volume max... bah oui...)...Ah, quel bonheur. Je fermai donc les yeux, afin de profiter au maximum de cet instant de sérénité....
Un premier petit Bzzzz se fit entendre... Rohhh non, des guêpes... pfffff... allez, ce n'est pas grave, je me concentre, j'aligne mes chacras... deuxième Bzzzz.... "mutain de perde, elles sont gonflantes, peuvent pas aller bzziter ailleurs, est ce que je bronze dans leur ruche moi ?".... allez, même pas peur., recentrons-nous sur l'activité du moment... C'est au dixième Bzzz que je décidai de m'armer de la tapette à mouche . ndlr : rappelons que lorsque maman se fait piquer par un insecte Bzzitant, elle se met à gonfler tel un ballon de baudruche.... Alors on a beau dire que lorsque qu'une guêpe se pointe il faut jouer à la statue afin de ne pas l'énerver, je me dis que 2 précautions valent mieux qu'une...

Lecteur je te propose une petite aparté :
 Il y a quelques années, je me suis faite piquer et j'ai eu une réaction que je qualifierais de disproportionnée ( rapport à la taille rikikite du bestiaux responsable et l'état dans lequel il m'a mise :  je ressemblais vaguement à Coluche dans Banzaï...la classe quoi).
Quelque temps plus tard, Je me suis donc rendue chez l'allergologue  :
- Bonjour Madame, vous pensez donc avoir fait une réaction allergique à une piqure d'insecte ?
- c'est cela ouiiiii, une abeille répondis-je avec conviction.
- Êtes vous certaine qu'il s'agissait d'une abeille, n'était ce pas une guêpe ?
- hein, quoi ? bah ché pas, c'était noir et jaune quoi...
- Oui mais était-elle jaune avec des rayures noires ou noire avec des rayures jaunes... ?
- Euh c'est une plaisanterie? Comment vous dire, je n'ai pas fait hyper attention à son costume en fait... parce que ça fait mal... donc...
- oui mais c'est important, était elle plutôt ronde ou plutôt fine ?
- petite, assez petite...je crois, répondis-je dans une tentative désespérée de trouver The réponse intelligente à la question qui semblait tarabuster le gentil docteur.
- Bien, bien rétorqua t-il dubitativement, vous semblait-elle agressive ?
- C'est à dire qu'elle m'a piquée donc, oui elle devait être agressive...sans pour autant montrer ses dents hein hihi ( oui j'osais un trait d'humour devant ce doc hyper analyste, j'ai toujours été une folle dans ma tête).
- Il faut savoir que 80% des piqures sont dues à une collision
- Ah vous voulez dire qu'elle m'a piquée car on s'est rentrée dedans, en fait elle m'a piquée sans le faire exprès...  à vrai dire, on n'a pas tellement pris le temps de discuter elle et moi, elle m'a piquée, j'ai braillé dit aïeeeee, ça c'est mis à gonfler gonfler, je suis vite rentrée pour avaler un anti-histaminique... Et voilà, notre histoire commune s'est arrêtée là...
- Bien je vais vous montrer un petit livre de photos d'insectes afin que nous puissions identifier avec certitude l'insecte en question.
- ah oui parfait, comme dans les experts, cooooool !
Je me suis donc retrouvée, la mine dépitée face à un petit livre animalier pour les 4/6 ans, à essayer  vainement de mettre un nom sur la coupable...mais rien n'y a fait, j'ai désigner une bestiole au hasard afin de faire plaisir au docteur qui semblait beaucoup y tenir...
Bref maman est allergique aux piqures de guêpes/abeilles...
fin de l'apparté.

Je me ruai donc sur la tapette à mouches qui me servirait à éconduire les fâcheuses... Parce que moi, si j'étais une guêpe, je ne prendrais pas le risque de m'approcher à porté de tapette d'une donzelle en train de bronzer. En rentrant dans la maison, je me rendis immédiatement compte qu'une abeille/guêpe avait réussi à s'y introduire, malgré les fenêtres closes...
Et puis une deuxième...et une troisième.... N'écoutant que mon courage, je les priais de regagner leur pénates et les guidais, grâce à ma tapette, vers la sortie (oui sans les ratatiner...maman n'est pas cruelle quand même)... Une fois mon salon dépourvu de bzzzzit, je me dis que, quand même c'était plutôt bizarre : " si ça trouve y'a un nid queq'part, rohhh mon dieu, un nid de guêpes à l'endroit même ou vivent mes enfants-merveilleux...pas possible, maman s'en charge !".
C'est donc une maman, pleine de détermination, armée de sa tapette, pieds nus, et en culotte ( parce que le style, c'est important) qui se mis en quête du fameux nid... " tilt" ( tu reconnais, lecteur le bruit de la bonne idée qui surgit telle Zorro dans le cortex de maman !). Me vint  donc une idée" je suis sûre que ces perverses ont élus domicile dans mon conduit de cheminée, saleté de bêtes" (oui je sais je sais, la polénisation est essentielle à la survie de notre espèce et patati patata... mais qu'elles aillent poléniser ailleurs non mais...)... Et donc, trente minutes durant, je collais mon oreille sur le conduit ( ferme les yeux lecteur et imagine moi une minute, armée de ma tapette en plastique jaune, perchée sur une chaise, l'oreille collée au conduit de cheminée, en culotte, sourcils froncés, oreille tendue, tout sens en éveil, essayant de débusquer l'intrus.... L'incarnation même de l'élégance et du raffinement en somme, certains diraient même " ouaich, la classe à Dallas").
Persuadée d'avoir mis le doigt sur l'origine de mon problème j'envoyais immédiatement un sms à l'Homme afin de l'avertir de ma probable découverte...je dis bien probable car malgré toute la concentration dont je faisais preuve pour  déceler le moindre petit bruissement d'aile, je n'étais pas sure de mon coup, en fait j'entendais des bzzzzit partout....
L'Homme, avec son pragmatisme à toute épreuve ne tarda pas à me répondre :

Bon ok, ma réponse ne fait pas trop femme-libérée...mais le féminisme a ses limites hein, et puis je ne suis pas féministe pour un sou alors...

le soir, après une inspection méticuleuse, Homme m'annonça que notre conduit était dépourvu d'insecte
- bah oui mais alors, comment sont-elles entrées les péta...coquines ?
- Et bien je pense que ce sont des abeilles maçonnes... elles ont déposées leurs larves dans les trous d'aération des fenêtres et viennent boucher les trous avec de la terre...
- Dis donc t'es calé en bestioles toi rétorquais-je admirative, sans dec, des abeilles maçonnes ?...Mais tu es en train de me dire qu'il y a des bébés gûepes dans les fenêtres...horrib'...
- ...des abeilles
- oui des abeilles, bon...
- j'irais acheter de quoi les déloger, t'inquiètes....
- Mouai, décidément, moi j'aime pô les bêtes

Bref, dans la famille "amis des bêtes", je demande la mère... encore...
Inutile de préciser que la séance de bronzette fut largement écourtée par ses pérégrinations !